Etude de l’impact des basses températures sur les activités du parasitoïde Aphidius matricariae dans le cadre d’une lutte biologique contre le puceron cendré du pommier (Dysaphis plantaginea)
Type de document
thesis
Langue source
Français
Titre français
Etude de l’impact des basses températures sur les activités du parasitoïde Aphidius matricariae dans le cadre d’une lutte biologique contre le puceron cendré du pommier (Dysaphis plantaginea)
Titre anglais
Study of the impact of low temperatures on the activities of the parasitoid Aphidius matricariae in the context of biological control against the apple aphid (Dysaphis plantaginea)
Auteur(s)
- VRIAMONT Anaëlle
Editeur(s)
Autre(s)
Id
T35IVDUX
Version
3201
Date ajout
8 janvier 2021 16:00
Date modification
12 avril 2021 15:03
Résumé français
En Belgique, la lutte contre le puceron cendré du pommier, Dysaphis plantaginea, représente un enjeu économique conséquent, la pomme étant la culture fruitière la plus importante du pays. Ce ravageur est actif très tôt dans la saison, bien avant que les auxiliaires de culture ne soient présents, engendrant alors des dégâts considérables sur les pommiers et créant des pertes de rendement en fruits pouvant atteindre les 30%. De nombreux traitements insecticides sont largement utilisés pour lutter contre ce puceron, ce qui entraîne des déséquilibres au sein de l’écosystème. En effet, il a été prouvé que les produits phytopharmaceutiques ont des impacts néfastes sur les auxiliaires de culture, les pollinisateurs, et sur la santé des utilisateurs et des consommateurs. Une alternative à l’emploi de ces produits pourrait néanmoins provenir de l’utilisation de guêpes parasitoïdes dans le cadre d’une lutte biologique, combinée à d’autres pratiques qui sont recommandées d’après les systèmes de lutte intégrée existants. Le but étant de réaliser des lâchers précoces de parasitoïdes durant les mois de mars et d’avril afin de contrôler au plus tôt les populations de pucerons dans les vergers, il est indispensable d’étudier les activités des parasitoïdes exposés à des basses températures, pour démontrer que ceux-ci restent performants au niveau du contrôle des pucerons. Dans le cadre de ce mémoire, nous avons étudié l’espèce Aphidius matricariae, qui est une espèce de parasitoïdes généraliste, pouvant parasiter Dysaphis plantaginea. Nous avons évalué les trois activités essentielles du parasitoïde, à savoir le vol, la marche et l’oviposition à quatre températures : 8°C, 10°C, 15°C et 20°C. Pour l’expérience de vol, nous avons observé si des vols étaient effectués, et nous avons comparé l’activité des mâles à celle des femelles. Concernant l’expérience de marche, nous avons évalué la distance parcourue, la vitesse moyenne, et les temps de mouvement et de repos des femelles. À propos de l’expérience d’oviposition, le taux de parasitisme a été calculé aux quatre températures, et nous avons évalué le taux d’émergence des momies issues de ce parasitisme, le sex-ratio de la descendance, ainsi que la longueur des tibias des femelles. Nos résultats ont montré que les parasitoïdes, mâles et femelles, n’ont pas volé aux deux températures les plus basses, à savoir à 10°C et à 8°C. De plus, les mâles ont eu tendance à voler deux fois plus que les femelles à 15°C et à 20°C. Pour la marche, une activité a été possible à 10°C et à 8°C (± 224 cm parcourus avec une vitesse moyenne de ± 1.28 mm/s). Néanmoins, cette activité a été nettement plus faible qu’à 20°C (1061 cm parcourus avec une vitesse moyenne de 5.95 mm/s). À 15°C, les résultats ont été d’une valeur intermédiaire entre ceux obtenus à 20°C, et ceux obtenus à 10°C et 8°C. D’après les résultats issus de l’expérience sur l’oviposition, à 20°C et à 15°C les femelles ont parasité en moyenne 76% des pucerons. À 10°C, ce taux de parasitisme n’était plus que de 56%, et il a de nouveau baissé de façon impressionnante à 8°C pour ne faire plus que 30%. En revanche, le taux d’émergence des parasitoïdes était en moyenne de 94.76% pour les quatre températures de ponte. Cependant, le sex-ratio est passé de 25% à la température de ponte de 20°C, à des valeurs de 56% et de 58% respectivement aux températures de ponte de 10°C et 8°C. Pour la longueur des tibias des descendantes, il s’est avéré qu’elle était quasiment la même pour 20°C, 15°C et 10°C (± 0.511 mm), mais qu’elle était légèrement plus grande pour 8°C (0.549 mm). Le recours à cette espèce dans le cadre de lâchers précoces lors des mois de mars et d’avril est donc à discuter. En effet, le fait que cette espèce ne vole pas aux basses températures peut représenter un frein à son utilisation, malgré le fait qu’elle possède des performances acceptables au niveau des activités de marche et d’oviposition. Néanmoins, cette expérience étant réalisée dans un laboratoire et non dans le verger, on peut supposer que les résultats pourront être différents sur le terrain car beaucoup d’autres paramètres peuvent influencer la capacité de vol des parasitoïdes. Réaliser un élevage de ces insectes à basse température pourrait également nous permettre de sélectionner des individus mieux adaptés à des températures plus faibles.
Résumé anglais
In Belgium, the fight against the ashy apple aphid, Dysaphis plantaginea, represents a significant economic stake, the apple being the most important fruit crop in the country. This pest is active very early in the season, well before the growing aids are present, causing considerable damage to apple trees and creating fruit yield losses of up to 30%. Many insecticide treatments are widely used to control this aphid, which leads to imbalances in the ecosystem. In fact, it has been proven that plant protection products have harmful impacts on cultivation aids, pollinators, and on the health of users and consumers. An alternative to the use of these products could nevertheless come from the use of parasitoid wasps as part of a biological control, combined with other practices which are recommended according to the existing integrated pest management systems. The goal being to achieve early releases of parasitoids during the months of March and April in order to control aphid populations in orchards as soon as possible, it is essential to study the activities of parasitoids exposed to low temperatures, to demonstrate that they remain effective in controlling aphids. As part of this thesis, we have studied the species Aphidius matricariae, which is a generalist parasitoid species, which can parasitize Dysaphis plantaginea. We evaluated the three essential activities of the parasitoid, namely flight, walking and oviposition at four temperatures: 8 ° C, 10 ° C, 15 ° C and 20 ° C. For the flight experiment, we observed whether any flights were performed, and we compared the activity of the males to that of the females. Regarding the walking experience, we evaluated the distance covered, the average speed, and the movement and rest times of the females. Regarding the oviposition experiment, the rate of parasitism was calculated at the four temperatures, and we evaluated the rate of emergence of the mummies from this parasitism, the sex ratio of the offspring, as well as the length of the mummies. tibias of females. Our results showed that the parasitoids, male and female, did not fly at the two lowest temperatures, 10 ° C and 8 ° C. In addition, males tended to fly twice as much as females at 15 ° C and 20 ° C. For walking, activity was possible at 10 ° C and 8 ° C (± 224 cm traveled with an average speed of ± 1.28 mm / s). However, this activity was significantly lower than at 20 ° C (1061 cm traveled with an average speed of 5.95 mm / s). At 15 ° C, the results were of an intermediate value between those obtained at 20 ° C, and those obtained at 10 ° C and 8 ° C. According to the results of the oviposition experiment, at 20 ° C and 15 ° C, females parasitized an average of 76% of aphids. At 10 ° C, this parasitism rate was only 56%, and it again dropped dramatically at 8 ° C to just 30%. In contrast, the parasitoid emergence rate averaged 94.76% for the four spawning temperatures. However, the sex ratio fell from 25% at the spawning temperature of 20 ° C, to values of 56% and 58% respectively at the spawning temperatures of 10 ° C and 8 ° C. For the length of the offspring's tibias, it turned out to be almost the same for 20 ° C, 15 ° C and 10 ° C (± 0.511 mm), but slightly greater for 8 ° C. (0.549 mm). The use of this species in the context of early releases during the months of March and April is therefore to be discussed. Indeed, the fact that this species does not fly at low temperatures may represent a barrier to its use, despite the fact that it has acceptable performance in terms of walking and oviposition activities. However, since this experiment was carried out in a laboratory and not in the orchard, it can be assumed that the results may be different in the field because many other parameters can influence the flight capacity of the parasitoids. Raising these insects at low temperatures could also allow us to select individuals better suited to lower temperatures.
Note
None
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- AB - Utile à l'AB
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- pomme
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Date caractères
2020
Date publication
1 janvier 2020
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