Statut organique et potentiel de minéralisation du C et de l’N des sols d’un réseau de parcelles en agriculture biologique

Type de document
report
Langue source
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Titre
Statut organique et potentiel de minéralisation du C et de l’N des sols d’un réseau de parcelles en agriculture biologique
Titre français
Titre anglais
Auteur(s)
  • HARDY B.
Editeur(s)
Autre(s)
Id
5PHN2XKS
Version
3168
Date ajout
11 avril 2021 21:34
Date modification
11 avril 2021 21:34
Résumé
Au cours des années 2014 et 2015, la teneur en carbone organique total (COT), l’activité biologique globale et le potentiel de fourniture en N ont été déterminés pour les sols d’une quarantaine de parcelles dans un réseau de fermes en agriculture biologique (AB), en région wallonne. Le COT a été mesuré par la méthode de Walkley-Black et les taux de minéralisation du C et du N ont été suivis au cours d’une incubation de 28 jours à 28 °C, en laboratoire. L’objectif suivi était d’établir un référentiel pour l’AB en région wallonne pour les variables d’intérêt. Les résultats obtenus ont été comparés aux tendances régionales et ont été analysés selon l’antécédent cultural, le temps de conversion des parcelles vers l’AB, le type de ferme (maraîchage, grandes cultures sans élevage, polyculture-élevage et herbagère), la classe texturale du sol et par région agricole. De l’analyse des chiffres, il ressort que le statut organique des parcelles en AB est supérieur aux valeurs médianes des régions agricoles dans environ 60 % des cas, et qu’il est plus fréquent d’observer des teneurs élevées en COT pour les parcelles les plus anciennement converties à l’AB. Les parcelles des fermes herbagères et de polyculture-élevage tendent à avoir un meilleur statut organique que les parcelles des autres types d’exploitation, ce qui pourrait être le reflet d’un meilleur accès aux engrais de ferme ou de l’influence positive de la prairie sur le statut organique des sols. Néanmoins, les différences observées entre les types d’exploitations ne sont pas significatives statistiquement. L’hétérogénéité des résultats au sein d’un type d’exploitation souligne que les teneurs en matière organique des sols dépendent de nombreux facteurs, tant au niveau du mode de gestion (historique cultural, rotation, pratiques agricoles,…) que de l’environnement de la parcelle (type de sol, climat,…). Outre l’augmentation de l’application de matières organiques exogènes, l’allongement des rotations, la diversification des cultures et l’augmentation des restitutions (restitution des pailles, cultures intermédiaires) sont connues pour améliorer le statut organique des sols et font partie des pratiques souvent observées chez les agriculteurs en AB. De manière générale, les taux de minéralisation du C et du N des sols augmentent avec les teneurs en COT, ce qui souligne l’importance du statut organique du sol pour maintenir une bonne activité biologique et promouvoir la fourniture naturelle en N du sol par les processus d’ammonification et de nitrification. Le taux de minéralisation par unité de COT tend toutefois à décroître avec les teneurs en matière organique. Les sols de textures sablo-limoneuse et limono-sableuse possèdent des taux de minéralisation par unité de COT supérieurs à la moyenne, ce qui suggère que la fraction fine (argiles, limons fins) joue un rôle important dans la stabilisation des matières organiques du sol par associations organo-minérales. L’effet de l’antécédent cultural sur la fourniture en azote a également été mis en évidence. Pour les céréales de printemps, nous avons mesuré une fourniture en N de l’ordre de 18 % inférieure par rapport à une céréale d’hiver. Au contraire, la fourniture d’N est augmentée d’environ 15 % après un mélange céréale-légumineuse et d’environ 22 % après une culture de légumineuse pure par rapport à une céréale d’hiver pure. Pour l’ensemble de nos données, nous obtenons un rapport C/N d’environ 16.5 pour la fraction minéralisée. Concernant la fourniture en N du sol, les taux de minéralisation en N des parcelles en AB ont été comparés aux taux de minéralisation en N d’une sélection de parcelles de la convention CARBIOSOL. Cette comparaison n’a mis en avant aucune différence de potentiel de fourniture en N des sols en AB par rapport aux sols en agriculture conventionnelle. Ce résultat n’est pas étonnant puisque (1) les processus de respiration hétérotrophe et d’ammonification-nitrification représentent la base du fonctionnement des microorganismes du sol et (2) les valeurs obtenues dans les deux conditions ne reflètent pas exactement les mêmes contextes pédologiques et culturaux, ce qui accroit la variabilité des résultats et limite la sensibilité de l’analyse. Afin d’aller plus loin dans l’évaluation de l’influence de l’AB sur la fertilité biologique des sols, il serait intéressant d’évaluer la performance des parcelles du réseau de fermes pour d’autres indicateurs d’abondance et surtout de la diversité de la micro- et de la macrofaune qui peut être corrélée à l’efficience d’utilisation des ressources nutritives ainsi qu’à la résilience du système face à certains pathogènes des cultures.
Note
None
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  • AB - Spécifique
  • c and n mineralisation
  • CRA-W
  • FREDO biologie et travail du sol
  • FREDO fertilisation
  • GEO Belgique
  • GEO Wallonie
  • n mineralization
  • biological activity
  • engrais de ferme
  • matière organique
  • minéralisation
  • soil
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